La route jacques cœur

Une guirlande de joyaux

Les charmes de Bourges se dévoilent pour vous au gré d’une promenade dans le dédale de ses rues pavées, devant ses maisons à pans de bois, dans ses vieux hôtels devenus musées, ou encore au cœur de ses jardins et marais. La ville a conservé en partie son urbanisme qui, au Moyen Âge, faisait de la cathédrale Saint-Etienne le centre d’une petite cité religieuse : la cité cathédrale. Si vous en avez le temps, et si la saison s’y prête, suivez donc à la nuit tombée l’itinéraire balisé des « nuits lumière ». Remontez les siècles depuis les jardins de l’Hôtel de Ville, par la Grange aux Dîmes, l’Hôtel Lallemant, la place Gordaine, l’Hôtel des Echevins, le Palais Jacques Cœur, le palais ducal… Bourges vous a conquis !

Meillant vous émerveillera en ce magnifique château où Charles d’Amboise fit venir les meilleurs artistes italiens. Là, vous évoquerez aussi le duc de Béthune-Charost, lointain initiateur du Canal de Berry. Un personnage extrêmement populaire en Berry, ce qui lui valut de survivre à la Révolution.

Sobre et admirable, l’abbaye cistercienne de Noirlac envoûte inexorablement ses visiteurs. Elle a connu maintes vicissitudes et doit à Prosper Mérimée, écrivain mais aussi inspecteur des Monuments historiques,  de demeurer l’un des ensembles monastiques les plus beaux et les mieux préservés de France.

Le château d’Ainay-le-Vieil est l’un de ceux qui possèdent le privilège d’avoir été propriété du Grand Argentier. Mais les ombres de Louis XII et d’Anne de Bretagne, de Colbert ou de la duchesse de Tourzel (gouvernante des enfants de Louis XVIII) planent aussi sur cette demeure hors du temps. La roseraie plantée le long des douves fait d’Ainay un véritable conservatoire de la reine des fleurs.

Impressionnant, vous apparaît la forteresse de Culan, perchée sur un éperon rocheux au-dessus de l’Arnon. C’est Philippe-Auguste qui  reprit ce site stratégique aux Anglais en 1188 et le fit encore fortifier. Dans la valse des propriétaires successifs, on ne s’étonnera guère de trouver le Grand Condé, ce redoutable meneur d’intrigues ! Plus paisibles, la marquise de Sévigné et George Sand séjournèrent également à Culan, cette dernière choquant plus d’une fois les habitants du village en organisant des pique-niques sur le bord du ruisseau voisin !
 
Il fut un temps où la seigneurie de Boisbelle et son château de la Chapelle d’Angillon constituaient une principauté souveraine. La majestueuse maison forte et son donjon carré contemplent dix siècles d’histoire. Avant de recevoir la visite de Louis XIV en 1651, le château avait été la propriété  de Maximilien de Béthune, le « grand Sully » qui fit de profondes réformes sur ses terres de Berry.

Le souvenir des Stuarts est toujours présent à La Verrerie et dans la cité d’Aubigny-sur-Nère, au point qu’on pourrait encore s’y croire en terre écossaise. C’est en effet en 1422 que Charles VII fit don de ces domaines à Jean Stuart, fils cadet du roi d’Ecosse, en gage de  reconnaissance de l’aide apportée par les archers écossais contre l’adversaire commun, l’Angleterre : nous étions en pleine Guerre de Cent ans !

Si le château de Gien, construit sur les bords de Loire pour Anne de Beaujeu, fille de Louis XI,  abrite un exceptionnel Musée international de la chasse, le château de La Bussière est le paradis des quelque cinq millions de pêcheurs français. Bien agréable étape, le « Châteaux des pêcheurs », avec ses jardins à la française dessinés par Le Nôtre, son bel étang au pied du château. La Grande Mademoiselle aimait y faire halte quand elle se rendait en son château de Saint-Fargeau.

Le confort des salons du château de Maupas fait douter que l’on se trouve dans une ancienne place forte, et pourtant, ce n’est qu’en 1726 que le marquis de Maupas commença à embellir un château qui compta de nombreux propriétaires dont les Sully, les Rochechouart. Les Maupas, légitimistes – Auguste de Maupas fut précepteur du petit duc de Bordeaux – connurent l’exil mais conservèrent toujours l’amitié du comte de Chambord, dernier représentant de la branche aînée des Bourbons, et de sa mère la duchesse de Berry.

Propriété de la même famille, les princes et ducs d’Aremberg, depuis la fin du règne de Louis XV, le château de Menetou-Salon est assurément l’un des plus élégants châteaux de la Route Jacques Cœur. Fief immémorial, l’ancienne propriété des puissants comtes de Sancerre fit également partie du patrimoine du Grand Argentier. Qui s’en étonnera ?