Randonnée permanente – Label national n°257/09
Historique
Mais qui était Jacques Cœur ?
Il était parti de presque rien et il eut presque tout. Sa devise : « A vaillant cœur, rien impossible » lui allait comme un gant et sa puissance était telle que dans l’Europe du XVèmesiècle, on le surnomma le roi sans couronne. Pierre Cœur son père était pelletier à Bourges, cité prospère de 60 000 âmes placée sous la protection du duc Jean de Berry. Le dauphin de France, le futur Charles VII s’installe dans la capitale berruyère tandis que Jacques Cœur, enrichi par son mariage avec la fille d’un notable flamand, se lance dans la finance et le commerce international, au Levant notamment. Il va s’implanter à Montpellier, Aigues-Mortes, Narbonne, Marseille, Bordeaux, Rouen, Lyon… Bref partout où ses flottes peuvent accéder aux marchés. Il noue des contacts avec Naples, Raguse, Chypre, Rhodes, Alexandrie, Acre, Jaffa, Beyrouth…Le commerce import-export vient de naître.
En 1429, Charles VII vient d’être couronné à Reims. Jacques Cœur devient à la fois son prêteur officieux et son créancier officiel. Donnant-donnant, en 1437 il est nommé Maître de la Monnaie de Paris et en 1439, Grand Argentier. Il deviendra même Conseiller du roi puis ambassadeur du royaume. Aux abords de la cinquantaine, il est au fait de sa réussite et de sa gloire.. Son patrimoine est considérable : plus de 70 domaines répartis sur le Berry, le Bourbonnais et le Forez. A Bourges il fait bâtir ce palais qui fait pâlir d’envie les grands d’Europe.. C’est un immense mécène… et il ne se prive pas de le montrer !
Bien sûr, les jaloux tissent leur toile. Les calomnies s’accumulent et quand certains l’accusent d’être responsable de la mort d’Agnès Sorel, la belle favorite, c’en est trop. Sur ordre de Charles VII, un tribunal d’exception le condamne à la confiscation de tous ses biens, à une amende de 400.000 écus d’or, à la prison puis au bannissement. Toujours pugnace, jacques Cœur s’évadera et trouvera asile auprès du pape. C’est en chef de croisade guerroyant les Infidèles sur l’île de Chio en 1456 qu’il sera blessé et mourra six mois plus tard. A la fin de son règne, Charles VII lui accordera un pardon posthume avant que Louis XI ne le réhabilite en 1462. L’histoire de Jacques Cœur ne mériterait-elle pas largement qu’un film à grand spectacle l’illustre ?
La Route Jacques Cœur
Quelque peu différente de l’itinéraire conçu par les Cyclotouristes Berruyers, qui ont choisi de lui ajouter quelques sites remarquables et notamment ceux qui sont retenus pour le BCN et le BPF, « la Route Jacques Cœur » a été créée en 1953 par Messieurs Ferragut, d’Aligny et de Mortemart. Elle demeure aujourd’hui le plus ancien itinéraire touristique de France.et regroupe dix-huit sites, publics ou privés, châteaux, abbayes, et aussi quelques villes du Cher et du Loiret.. Ouverts, pour la majorité d’entre eux, plus de six mois par an, tous habités (et souvent par les descendants des constructeurs eux-mêmes) les châteaux de la Route Jacques Cœur sont une véritable invitation au voyage historique et à la découverte d’un art de vivre typiquement français. On y croise les fantômes du maréchal de Navailles, de Louise de Kéroualle, la belle espionne du roi Soleil, du Grand Condé ou d’Agnès Sorel, mais aussi ceux d’Alain-Fournier, de George Sand ou de Madame de La Fayette.